ADULTE - Bande dessinée
Les Amants d’Hérouville de Yann Le Quellec et Romain Ronzeau narre la vie extraordinaire du compositeur Michel Magne. Une vie riche, grandiose et tragique pour une personnalité géniale et exubérante.
Michel Magne, c’est d’abord le talent. Compositeur d’exception, il réalisera plus d’une centaine de musiques de film dont certaines resteront cultes (Fantomas, Un singe en hiver, Angélique, Mélodie en sous-sol). Il s’exerce aussi à la musique expérimentale (ndlr : plus ou moins audible…).
Touche à tout et joyeux luron, il est aussi acrobate à ses heures perdues, au grand bonheur de ses convives qu’il invite à de somptueuses soirées. Dans les années 60, il achète le château d’Hérouville, une belle demeure du XVIIIe siècle, pour y habiter et aussi y créer un studio d’enregistrement moderne. En plus d’être d’une grande qualité, le studio est novateur dans la prestation proposée. En effet, contrairement aux studios traditionnels, les artistes peuvent loger sur place et jouir d’un cadre bucolique. Durant l’âge d’or des studios, de grands noms du Rock et de la Pop marqueront le lieu, dont Elton John, David Bowie, Grateful Dead, Johnny Hallyday…
Cependant, Michel Magne est un très mauvais gestionnaire. Il dépense sans compter. Les ennuis financiers commencent, le compositeur se referme sur lui-même, devient brutal, perd ses moyens. La chute n’est pas loin…
La vie de Michel Magne, c’est aussi une belle histoire d’amour : la passion surgit au tournant d’une route quand il s’arrête pour prendre en auto-stop Marie-Claude, de 20 ans sa cadette qui l’accompagnera jusqu’au bout (ou presque).
La bande dessinée, très documentée, est admirablement construite avec des flash-backs et des encarts documentaires. Les auteurs ont eu accès aux archives de la famille et ont pris le parti d’insérer des photos dans le récit. L’effet est très réussi, cela ancre les personnages dans le réel et permet d’entrer au plus profond de l’intimité du compositeur.
Coup de cœur par Dimitri.